C’est
avec une certaine fierté, qu’armé de mon bloc note et de
mon appareil photo, je suis allé sur les lieux du tournage du film
« Dragstrip at Home
– Ze movie ». A peine arrivé, j’y trouvais une équipe
en pleine ébullition, avec des assistants qui courraient de tous
les cotés, et des cris, beaucoup de cris. Clairement il se passait
quelque chose sur ce plateau.
N’écoutant
que mon courage (et les cris), je me suis donc dirigé vers ces hurlements,
à chacun de mes pas, plus forts, plus vifs, presque violents. Il
était là. S’agitant, tentant de faire passer sa vision du
monde dans les oreilles manifestement (devenues ?) sourdes de ceux qui
l’entouraient. Il semblait comme marcher sur l’eau ou flotter dans l’air,
droit sorti d’un film co-réalisé par Fellini et Clint Eastwood,
là, juste devant moi : « K ».
Le K - Survorlté en régie
!
«
Le K. », comme l’appellent ses amis, c’est le réalisateur
du film « Dragstrip at Home – Ze movie », celui par
lequel tout est arrivé. Et sous cette carapace de pur génie
créatif (si si ...), j’ai trouvé un homme simple, qui a accepté,
entre deux prises de vue, de répondre (avec cet accent inimitable
qui est le sien) à mes questions.
MOC :
En
plus d'être le webmaster du site du MOC, vous voilà réalisateur
d'une vidéo ! En trois mots, pourriez-vous, « K » vous
présenter ?
K : Non,
pas poussible.
MOC :
Et en plus de mots ?
K : Si,
bien sour, mais par quoi coummencer ?
MOC :
Euh
… par le début ?
K : Tou
me plais, Coco. Y’ai peut-être oune rôle pour toi, dans oune
de mes futur films.
MOC :
Pourquoi
cette lettre « K » ?
K : Cela
vient de la première lettre de « Kryss », diminutif
de mon prénom « Christophe ». Mais aussi le K de «
Krypton », pseudo que y’utilisais pour signer quelques-unes de mes
« œuvres mousicales », dans le temps, sur Apple IIGS.
Evidemment, il y a également en filigrane (pompeusement) «
Le K » de Dino Buzzati … mais je n'en parlerai qu'en compagnie de
Bernard Pivot.
MOC
: Mais qui êtes vous vraiment « K » ?
K : Sans
aucoune vanité, ou fausse moudestie, je pense être le renouveau
dou cinéma d’auteur - compositeur - interprète - plombier
- cadreur - monteur - soudeur à l'arc - etc. Bien entendou, les
mauvaises langues expliquent que c’est oune terrain laissé vierge,
alors que ye n’ai pas de mal pour en être le renouveau. Mais ye les
laisse dire. Tous des jaloux.
MOC :
Mais
votre filmographie passée reste néanmoins assez confidentielle,
non ?
K : Erreur
! Y’ai fait dans les années 70 oune séquence en souper 8
que mes parents regardent encore parfois aujourd’hui !
MOC :
Certains
pensent que vous vous livrez à un culte de la personnalité
: la Vôtre ?
K : Absourde
! Après deux bières, ye ne sais même plous comment
ye m’appelle moi même !
MOC :
Et
ce film ? Comment vous en est venu l’idée ?
K : C’est
oune longue histoire. Il fallait qu’une grande quantité de paramètres
soient réounis. Ye ne crois pas aux étoiles ou aux planètes,
mais c’est oune peu comme si les étoiles à cinq branches
de la constellation de l’Hemi étaient alignées sur celles
à trois branches de l’amas de la Dodge. Oune phénomène
qui ne se prodouit qu’oune seule fois tous les milliards d’années,
tou te rend compte Coco ? Alors c’était maintenant ou jamais.
MOC :
Pardonnez-moi
de changer de sujet, mais d’où vient votre accent ?
K : Oune
peu de Fellini. Mes « R » par contre sont de Visconti, et mon
inflexion des phrases vient de Claude Vanony.
MOC :
Vous
pourriez donc laisser tomber votre masque et arrêter cet accent ridicule
?
K : Avec
plaisir, je le trouve très pénible à manier également.
Le K - Enfin démasqué
!
MOC :
Avec
quels moyens avez yous ... euh ... vous … réalisé ce film
?
K : Si
l'on fait abstraction du circuit de « slot cars » lui même,
(composante principale et évidemment nécessaire au sujet
du film, mais il n’a pas été acheté pour cela), j’ai
dépensé 5,02 € en prises RCA pour câbler quelques
appareils ! Et c’est tout ! Tout le reste est du matos de récupération,
stocké parfois de longue date :
- La «
régie vidéo » est composée de moniteurs d’Apple
/// monochromes que j’ai depuis plus de 15 ans.
- Un vieux
téléviseur noir et blanc récupéré dans
une poubelle par un ami est utilisé pour la post-production.
- Le magnétoscope
a été temporairement subtilisé à une utilisation
familiale.
- La caméra
est un modèle de vidéo-surveillance qu’il a été
nécessaire de réparer pour qu’elle fonctionne.
- Le splendide
siège pliant appartenait à mes grands parents.
- La casquette
blanche vient de mon boulot.
- Le casque
audio que j’ai sur mes oreilles ne marche plus, il est là, juste
pour me donner de la prestance. Il est classe, hein ?
La super régie "Bric
and Broc FX2002"
MOC :
«
Joe la Récup », ne conviendrait-il pas mieux pour vous présenter
?
K : C’est
un raccourci exagéré, mais je crois que votre point de vue
est hélas partagé par mes proches. Je ne fouille néanmoins
pas dans les poubelles. Enfin, c’est juste parce qu’on n’y trouve pas de
Charger ou de Challenger (soupir).
MOC
: Et pour le montage du film, comment cela c’est-il passé ?
K : Là,
ça a été plus dur, car tout le montage a été
réalisé sur « Music Maker » un logiciel (comme
son nom l’indique) pas vraiment prévu pour cela ! Il est plutôt
(vaguement) pensé pour des clips vidéos. Ca a rajouté
un sacré piment !
MOC :
Et
la musique, justement ?
K : C’est
une autre facette de ma personnalité. Ne le répétez
pas, mais c'est de moi. J’ai une passion particulière pour la musique
électronique. Au milieu des 80's, à l’époque de la
« House Music », puis au début de la Techno, je
composais des petits bouts de « bruits rythmiques » ou de «
musique à deux notes ». Il y a quelques années je diffusais
même des reprises et des compositions personnelles sur Apple IIGS.
J’ai également réalisé à l'époque un
petit logiciel de « composition de musique techno automatique ».
Tu mets des samples d’un coté, tu lances le logiciel et tu as une
« bouillie aléatoire rythmée technoïsante »
dans les oreilles, qui selon moi, valait parfois certains morceaux de groupes
connus.
MOC :
Un
peu cynique, non ?
K : Non,
qui aime bien, châtie bien. J'avais fait ça à l'origine
pour me marrer, je suis simplement consterné de voir que l'on trouve
maintenant ça dans la plupart des logiciels dits de "composition
musicale" !
Mais bon,
attention, avant que les lecteurs du MOC ne me punaisent au mur, je n’écoute
pas QUE ce genre de chose, je pense avoir des goûts très éclectiques
en appréciant parmi tant d’autres, des gens comme les Blues Brothers,
The Art of Noise, Boby Lapointe, Craig Armstrong, Delerium, les Pogues
ou Stereolab ! Une sacré soupe que ce mélange détonnant
!
MOC
: Néanmoins, c’est de la … euh … “Techno” qui illustre «
Drag Strip at Home – The movie ».
K : Je
ne suis pas musicien. Lire 3 notes sur une partition me prend une demi
journée ! Je ne fais donc que ce qui est à ma porté
(si j’ose dire), c’est à dire de la « bouillie rythmée
technoïsante ». Et composer du reggae ou du zouk pour une course
de drag, il y aurait là comme un décalage, non ?
Mais vous
avez évidemment remarqué que la séquence 2 est illustrée
avec une autre musique. C'est l'intro de "Stargazer", titre du groupe
finlandais "Nightwish",
un bon rock comme, on pourrait penser qu'il n'en existe plus ... mais ils
existent toujours les bougres et font un sacré tabac (mérité)
là bas. C'est du Rock avec une chanteuse d'Opéra, c'est vraiment
étonnant ...
MOC :
Quels
sont vos projets pour le futur ? Dragstrip at Home II - Le retour ?
K : Clairement
non. Même si probablement il y aura quelques séquences supplémentaires,
par ci par là.
Néanmoins,
l’objectif ultime serait de pouvoir embarquer la caméra sans son
encombrant « fil à la patte », (voir le tournage)
en diffusant les images par radio par exemple, pour pouvoir faire le tour
complet du circuit sans tous les innombrables problèmes de réglage
à cause du passage et du poids de ce fil.
Mais malheureusement
pour le moment, autant cela est possible (et a déjà été
réalisé) sur des autos radiocommandées d’échelle
plus importante, autant au 1/43ème c’est pour le moment encore
un peu difficile à cause de l’encombrement de toute l’électronique
nécessaire au transmetteur mais également celle de l’alimentation
électrique. Mais j’y réfléchi. Le jour où j’aurai
résolu ces problèmes, on pourra peut-être tourner «
Nascar
™ at Home – Ze movie » sur une piste ovale !